Portails, menuiseries, barrières, objets en tous genres... l'aluminium est peu à peu rentré dans nos maisons. Il offre en effet une résistance forte pour un poids restreint, sans compter une durée de vie importante. Pourtant, contrairement au bois par exemple, peindre de l'aluminium peut sembler complexe, voire risqué. En réalité, en respectant quelques règles de base, cela se révèle faisable, et pour des résultats qui raviront les peintres en herbe !
Les grands principes de la peinture sur aluminium
Avant même de regarder en détails les différentes étapes imposées pour repeindre de l’aluminium, il est intéressant de prendre en compte quelques considérations de base. Tout d'abord, avant de se lancer dans une session de peinture, il est primordial d'être sûr que le support à traiter est bien de l'aluminium. En cas de doute, il suffit d'utiliser un aimant. Si celui-ci accroche, on est en présence d'un métal ferromagnétique, il ne s'agit donc pas d'aluminium.
Ensuite, il convient d'avoir en tête que les objets en aluminium sont souvent anodisés : l'anodisation est un traitement de surface que les fabricants utilisent sur ce matériau pour le rendre plus résistant, à l'usure et à la corrosion notamment. C'est cette anodisation, d'une épaisseur de quelques micromètres, qui empêche les peintures d'adhérer sans préparation sur de l'aluminium.
Enfin, troisième considération et non des moindres : la peinture sur aluminium peut donner des résultats convaincants. Toutefois, les spécificités de ce matériau font qu'il est rare, malgré le respect des procédures et malgré l'utilisation de produits de très grande qualité et beaucoup de minutie, d'avoir un résultat sans aucun défaut. Ainsi, peindre de l'aluminium va être surtout utile pour rénover d'anciens objets abîmés ou oxydés. Il est important d'en avoir conscience avant de démarrer la peinte.
Première étape : le dégraissage
Comme pour tout support destiné à être repeint, la première étape consiste à dégraisser l'aluminium. Pour cela, il conviendra d'utiliser un chiffon avec de l'alcool à brûler ou de l'acétone. Une fois le matériau nettoyé, un temps de séchage est demandé.
Deuxième étape : le ponçage
Le ponçage est l'étape primordial de la repeinte d'un objet en aluminium. En effet, il va permettre d’enlever la couche d'anodisation et de rendre la surface plus rugueuse, apte donc à recevoir la sous-couche et la peinture. Une attention particulière devra être tenue sur les parties éventuellement rouillée, afin d'enlever le maximum de résidus.
Pour un résultat optimal, mieux vaut utiliser une ponceuse, surtout si la surface à traiter est de grande dimension. A défaut, une cale à poncer sera vivement conseillée. Un papier à grain fin ou une toile émeri permettra d'obtenir les meilleurs résultats. De plus, s’astreindre à des mouvements de rotation se révèle plus efficaces, notamment pour être certain de poncer le matériau correctement sur toute la surface.
Une fois le ponçage terminé, un dépoussiérage puis un rinçage à l'eau de la surface permettent de compléter la préparation de l'aluminium avant la peinte.
Troisième étape : le convertisseur de rouille
Cette troisième étape ne concerne que les matériaux en aluminium qui sont oxydés. Après la phase de ponçage, il est important de traiter cette oxydation afin que la rouille ne réapparaisse pas rapidement après la fin du chantier. Pour cela, on utilise un convertisseur de rouille, produit liquide, qui va traiter l'oxydation et former une protection pour le futur.
Ce convertisseur, qui peut être trouvé en magasin de bricolage ou de produits automobile, s'applique simplement au pinceau, en une seule couche. Il existe d'ailleurs des versions en aérosol assez pratiques. Il est important de suivre les conseils d'utilisation, notamment sur le temps de séchage. Le produit doit normalement changer de couleur une fois qu'il sera sec. Il sera alors possible de passer à l'étape suivante.
Quatrième étape : l’application de la sous-couche
Malgré le ponçage, l'aluminium demande, dans la quasi-majorité des cas, l'application d'une sous-couche. D'ailleurs, deux couches sont la plupart du temps conseillées, notamment sur les surfaces en aluminium anodisées.
Des sous-couches pour métaux ou aluminium sont en vente dans tous les magasins de bricolage. De manière plus précise, on parle de primaire époxydique. Pour l'appliquer, la brosse ou le rouleau à poils court, au choix, donnent de bons résultats. Dans les deux cas, il est inutile d'appliquer une trop grande épaisseur de produit. Bien essorer la brosse ou le pinceau reste conseillé. Enfin, la méthode de peinte s'avère très classique, avec la réalisation de bandes verticales, croisées par la suite. Par contre, toute la surface doit être correctement recouverte de primaire d'accrochage pour éviter toute désillusion lors de la peinte.
Dans le commerce, il existe des aérosols ou des peintures spécifiques pour l'aluminium qui s'utilisent sans sous-couche. Cela fait évidemment gagner du temps, voire de l'argent. Toutefois, pour un résultat optimal, mieux vaut passer par cette primaire d'accrochage qui donnera des résultats bien meilleurs.
Enfin, l'alodine, un produit extrêmement efficace, utilisé dans l'industrie et par les professionnels de l'aluminium, peut être utilisé en tant que primaire d'accrochage. Par contre, son utilisation, par immersion, se révèle rarement pratique pour un usage domestique.
Cinquième étape : l’application de la peinture sur l'aluminium
Vient enfin le moment de peindre l'aluminium. Alors qu'il y a encore quelques années, seules des peintures glycéros étaient utilisées pour peindre des surfaces en aluminium, il existe désormais des peintures acryliques, qui offrent des résultats tout aussi probants. La peinture glycéro accroche toutefois mieux sur de l’aluminium anodisé. Bien évidemment, seules des peintures spéciales aluminium doivent être choisies.
La peinte se fait au pinceau ou au rouleau, en évitant les épaisseurs. Selon le résultat après séchage, une deuxième couche est parfois utile, notamment pour les peintures acryliques. Il est préférable, lorsque cela est possible, d'appliquer la peinture sur des supports posés à l'horizontal.
Enfin, il est à noter que si l'objet à repeindre est un objet extérieur, tel qu'un portail ou qu’une barrière, les peintures de couleur satin sont bien plus agréables à l’œil que les peintures brillantes, qui reflètent la lumière.
Sixième étape : le vernissage
Cette dernière étape n'est pas obligatoire. Toutefois, pour des éléments extérieurs soumis aux conditions climatiques, la pose d'un vernis garantit la durabilité de la peinture. Les aérosols de finition facilitent bien souvent ce vernissage.
Ainsi, avec le respect de ces étapes primordial, un vieil objet en aluminium retrouvera son lustre d’antan !