Faire appel à un serrurier est souvent synonyme de galère. En effet, à la suite d’une clé perdue ou volée, cassée dans la serrure sans oublier la porte claquée en ayant laissé ses clés à l'intérieur, le serrurier est souvent appelé en urgence. Du coup, les tarifs des dépannages s'avèrent très élevés, surtout si ceux-ci se déroulent un dimanche, un soir, ou un jour férié.
Pourtant, il faut savoir que l'assureur de son logement peut intervenir dans ce type de situations, en orientant l'assuré vers des professionnels reconnus, mais également, suivant le contrat d'assurance, en prenant en charge une partie de l'intervention. Mais il convient bien souvent respecter une procédure prévue dans les contrats d'assurances !
La prise en charge d'un serrurier en cas de vol ou de cambriolage
Il y a environ 250 000 cambriolages ou vols dans les résidences ou locaux possédés par les ménages chaque année, sans oublier près de 295 000 tentatives avortées, selon les chiffres du Ministère de l'Intérieur. Des dizaines de milliers de ces vols sont précédés d'une effraction de la porte d'entrée, ce qui a pour effet de détériorer la serrure.
Dans ces situations précises, les assurances peuvent éventuellement prendre en charge l'intervention d'un serrurier chargé de réparer ou changer la serrure ou le mécanisme de la porte. Pour cela, il convient de veiller à ce que l'option « Vol, cambriolage, vandalisme » soit contenu dans le contrat multirisque habitation souscrit, puisque cette garantie n'est pas comprise dans les offres les plus basiques.
Si tel est le cas, les frais du serrurier seront en principe pris en charge intégralement, mis à part le montant éventuel de la franchise prévue au contrat. Mais attention, l'assureur a la possibilité de faire valoir certaines clauses prévues dans les conditions générales. En effet, il peut par exemple obliger à ce que la porte d'entrée ait trois points de sécurité ou que l'habitation soit dotée d'un système d'alarme. Ainsi, il est nécessaire de bien connaître ces conditions, éventuellement assez restrictives.
La garantie "dépannage d'urgence à domicile"
Fort heureusement, la plupart des interventions d'un serrurier ne sont pas liées à un cambriolage, mais plutôt à une étourderie (perte des clés, porte claquée), à une casse (clé cassée ou bloquée dans la serrure), voir à un vol de clés. Tous ces désagréments, qui donnent lieu à la venue en urgence d'un serrurier, entrent dans le cadre de la garantie "dépannage d'urgence à domicile", au même titre qu'une fuite d'eau ou d'une vitre brisée.
Cette garantie est facultative pour la plupart des assurances et donne d'ailleurs lieu à de gros écarts de prise en charge selon les compagnies et selon le montant annuel de la prime payée par l'assuré.
Toutefois, rares voire inexistantes sont les assurances qui prendront intégralement en charge les frais d'intervention du professionnel. Si quelquefois le contrat prévoit une franchise qui reste à la charge de l'assuré, la plupart du temps la compagnie d'assurance prévoit un plafond d'indemnisation. Ainsi, l’assurance limite son remboursement aux frais de déplacement du serrurier, voire dans les meilleurs contrats à la première heure de main d’œuvre. Ainsi, les frais de main d’œuvre dès la deuxième heure ainsi que le remplacement des pièces restent payés par l'assuré. Il est au final très rare qu'une assurance prennent en charge plus de 150 € de frais, sachant qu'une intervention de serrurier coûte entre 150 € en semaine et en journée pour une porte bloquée jusqu'à plusieurs centaines d'euros pour un changement de cylindre un dimanche.
Enfin, il faut savoir que la plupart des compagnies d'assurance conditionnent la prise en charge partielle de l'intervention au respect par l'assuré de quelques règles : en effet, l’assurance peut obliger son assuré à faire appel à un professionnel qui fait partie d'un réseau agréé par l'assurance. De plus, l'assuré peut avoir pour obligation de prévenir l'assurance avant d'appeler le serrurier, ce que peu de personnes font, souhaitant gérer au plus vite cette urgence.
Les conseils pour gérer l'urgence
Ainsi, en cas d’urgence, il est nécessaire de ne pas parer au plus pressé et de respecter quelques principes :
- Tout d'abord, appeler son assureur, quelque soit le jour, grâce aux numéros de téléphone d'urgence prévue dans chaque contrat multirisque habitation. L'assurance indiquera si l'intervention sera prise en charge et pourra éventuellement diriger vers des professionnels reconnus pour leur sérieux.
- Si l'assurance laisse le libre choix du professionnel, attention de bien demander, dès le premier appel et avant l’intervention, une estimation du coût. En effet, cela permettra d'éviter les arnaques. Il faut savoir que, de nos jours, le premier réflexe lorsque l'on est bloqué à l'extérieur est de faire une recherche sur son mobile pour trouver un serrurier. Certaines entreprises peu scrupuleuses l'ont bien compris et font le nécessaire pour être en tête des pages de résultats sur les moteurs de recherche. Elles se remboursent des dépenses de « communication » engagées en surfacturant les déplacements. Ainsi, il faut être très vigilant.
- Lorsque l'intervention a lieu, l'assuré devra toujours avancer les frais, même lorsque l'assurance intervient. La demande de remboursement devra être faite en ligne ou via lettre recommandée sous 48 heures, en ajoutant le procès-verbal du dépôt de plainte si l'intervention fait suite à un vol de clé ou un cambriolage.
Propriétaire ou locataire : qui paye l'intervention ?
La question de savoir qui, du propriétaire ou du locataire, ou de leurs assurances respectives, doit prendre en charge les frais d'intervention de serrurier, intervient dans certaines situations et mérite d'être mise au clair.
Ainsi, le propriétaire est responsable du clos et du couvert de l'habitation. Dans ce cadre, il est chargé du bon fonctionnement de la porte d'entrée. Ainsi, si la serrure est défectueuse ou fonctionne mal dès l'origine, les frais de réparation lui incomberont. Il en est de même pour les problèmes de vétusté. Par contre, il peut être compliqué pour un locataire de prouver qu'un défaut d'une serrure vient de la vétusté de celle-ci.
Quant au locataire, il doit prendre en charge tous les autres problèmes relatifs à la serrure. Ainsi, il doit payer lui-même ou via son assurance la perte et le vol des clés dont il est responsable, et même la casse d’une clé dans la serrure si cela n'est pas dû à la vétusté de la serrure.