Le dégât des eaux est l’un des principaux sinistres déclarés aux compagnies d’assurance. Vous n’êtes donc pas statistiquement à l’abri. Alors, comment gérer cette situation qui implique très souvent plusieurs acteurs ? Zoom sur les principales étapes à suivre…
Comment gérer un dégât des eaux ?
La garantie dégâts des eaux : que couvre votre contrat d’assurance ?
Votre assurance habitation prend en principe en charge les dégâts des eaux.
La garantie dégâts des eaux couvre les dommages causés à vos biens mobiliers et immobiliers par l’eau :
- Fuites, ruptures ou débordements de vos conduites d’eau non enterrées, de vos appareils à effet d’eau (lave-linge, lave-vaisselle, etc.), de vos installations sanitaires (baignoire, lavabo, etc.), de vos installations de chauffage central.
- Engorgement et débordement des chéneaux et des gouttières
- Infiltration d’eau ou de grêle au travers des toitures, des terrasses, des façades (conditions selon les contrats).
- Dommages causés par une tempête, une inondation, si un arrêté ministériel confirme l’état de catastrophe naturelle.
Selon les assureurs et les contrats, la garantie dégâts des eaux ne couvre pas nécessairement le même périmètre. Pensez à relire les conditions de votre contrat.
Trois situations sont généralement exclues :
- La négligence et le manque d’entretien de vos installations.
- Les dommages consécutifs à des travaux de réparation réalisés chez votre voisin ou chez vous.
- Les dommages causés par l’humidité, les eaux souterraines, les débordements d’égouts, la condensation et les buées.
Première étape : trouvez rapidement l’origine de la fuite d’eau et stoppez-la
Vous êtes victime d’un dégât des eaux ou vous constatez un taux d’humidité anormal. Il convient de chercher l’origine du sinistre. Cette étape est essentielle pour réparer l’origine de la fuite et déterminer les responsabilités de chacun.
Si vous avez trouvé l’origine de la fuite, prenez des mesures de prévention :
- Fermez l’alimentation de l’appareil responsable, coupez l’eau du logement.
- Épongez, protégez ou bâchez le toit qui fuit.
- Coupez l’électricité si nécessaire.
Dans certains cas, il est possible de réparer facilement et simplement l’origine de la fuite.
Vous ne trouvez pas seul l’origine de la fuite, que faire ?
Si vous n’avez pas réussi à identifier seul l’origine de la fuite d’eau, vous pouvez faire appel à un professionnel : plombier, architecte, expert en bâtiments, etc.
Le professionnel vous aidera à déterminer si l’eau provient de :
- Votre domicile. C’est la situation la plus simple à gérer.
- Un logement voisin. La situation se complique si votre voisin est absent. Vous pouvez alors prévenir la gardienne, le syndic ou un voisin qui peuvent avoir les clés, couper l’eau à partir d’un compteur extérieur ou, en dernier recours, avertir les pompiers.
- La copropriété. Cette situation est plus complexe, car rares sont les copropriétaires qui souhaitent prendre l’initiative d’une recherche de fuite. Il est alors conseillé de se rapprocher du syndic qui engagera la démarche de recherche de fuite.
Bon à savoir : Consultez votre contrat pour savoir si vous disposez d’une garantie « Recherche de fuite » qui prend en charge les frais liés à la recherche de fuite pour un sinistre garanti par votre contrat.
Deuxième étape : contactez les personnes concernées par le sinistre
Un dégât des eaux implique généralement plusieurs personnes : les voisins, le propriétaire occupant ou le locataire, suivant le profil du logement, le syndic de copropriété.
Selon les cas, la responsabilité de la fuite incombe au :
- Locataire si la fuite entre dans la liste des réparations locatives (par exemple dans le cas d’un joint défectueux à l’origine de la fuite).
- Propriétaire si l’origine de la fuite se situe dans une partie privée (par exemple dans le cas d’un problème d’étanchéité de salle de bain à l’origine de la fuite).
- Copropriété si l’origine de la fuite se situe dans une partie commune (par exemple dans le cas d’une colonne d’eau montante à l’origine de la fuite).
Troisième étape : déclarez le sinistre auprès de votre compagnie d’assurance
La garantie dégâts des eaux de votre contrat d’assurance habitation ne couvre que les dommages consécutifs au sinistre. Votre assureur ne prend pas en charge les réparations à l’origine du sinistre, qui restent à votre charge.
Vous disposez de 5 jours ouvrés – à partir du moment où vous constatez le sinistre – pour faire une déclaration à votre compagnie d’assurance qui vous demandera de remplir un constat amiable de dégât des eaux. Ce document reprend les éléments suivants : le lieu de votre sinistre, ses circonstances, les causes du sinistre, les dégâts occasionnés et leur nature, les coordonnées des personnes concernées par le sinistre et leurs assurances respectives.
Bon à savoir : Réunissez tous les justificatifs prouvant la propriété et la valeur des biens endommagés. Toutes les preuves des dommages viendront enrichir votre dossier, même avant le passage de l’expert.
Dernière étape : établir un devis pour engager les travaux
Une fois la déclaration effectuée et le constat amiable envoyés, vous pouvez engager les travaux de réparation de l’origine du sinistre pour éviter toute récidive. Ces travaux ne sont jamais pris en charge par les assurances. Vous pouvez opérer en deux temps : en urgence le jour du sinistre, puis complétez par des réparations plus sérieuses dans un second temps.
Cette étape est un préalable à la procédure d’indemnisation : votre assureur peut vous demander de justifier – en présentant une facture – que les travaux ont été engagés.
Concernant les travaux de remise en état, qui sont pris en charge par votre compagnie d’assurance, vous avez deux options :
- Transmettre un devis de remise en état à votre assureur, réalisé auprès du professionnel de votre choix.
- Recevoir la visite de l’expert de votre assurance qui vient évaluer le montant des dégâts.
Dans certains cas, votre compagnie d’assurance peut vous proposer une entreprise pour la réalisation de vos travaux. Vous n’aurez alors aucuns frais à avancer, mais vous ne toucherez aucune indemnisation !
Bon à savoir : Avant l’envoi du devis ou la visite de l’expert, évitez de réaliser des travaux de remise en état, l’évaluation des travaux à engager étant faussée.